En Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la croissance rapide et l’étalement de l’urbanisation entraînent une forte progression
de la demande de déplacements urbains. Cette progression s’accompagne d’un développement inquiétant de l’usage de l’automobile,
dont résultent des niveaux importants de congestion, freinant le développement économique, générant de fortes pollutions et
coûtant cher en énergie, souvent importée.
Par ailleurs la multiplication mal encadrée de dispositifs informels ou
artisanaux, de taxis de tailles diverses, l’essoufflement, voire l’effondrement, de régies ou de sociétés privées de transport
public accroissent les difficultés et renforcent l’exclusion de ceux qui ne sont pas desservis ou qui n’ont pas les moyens de
payer pour le transport motorisé.
Les décideurs (Etats et autorités locales) sont donc confrontés à des situations complexes
, qui les conduisent souvent à mener des politiques ambitieuses, tant techniques que financières, de déplacements urbains,
en particulier en termes d’infrastructures de transport public (réseau RFR de Tunis, métro au Caire ou à Alger, métro léger
de Tunis, projet de tramway à Rabat, etc…).
La maîtrise des déplacements urbains est devenue un enjeu capital, d’autant plus nécessaire à l’heure de la lutte contre
le réchauffement climatique. Elle devrait permettre en outre de mieux contrôler l’étalement des villes, stabiliser la demande
en énergie, préserver l’environnement, et, plus généralement à maximiser les bénéfices économiques et sociaux de l’urbanisation.
Les gouvernements centraux et les autorités locales se mobilisent et multiplient les initiatives dans ces domaines.
Les institutions internationales et les associations d’aide au développement apportent leur concours à ces efforts,
relayés de plus en plus par la coopération décentralisée.
Cependant, les décideurs et professionnels en charge des questions de déplacements urbains manquent souvent de perspective.
Les occasions qui leur sont offertes de pouvoir échanger sur leurs expériences et partager leurs connaissances sont beaucoup
trop rares dans la région.
Les réseaux locaux d’expertise sur ces thèmes sont aussi quasiment inexistants alors que des initiatives
innovantes sont engagées dans certains pays.
C’est pourquoi CODATU, la Banque Mondiale, le PNUE/Plan Bleu, l’AFD et les réseaux de villes Europe Mena, animé par la ville de
Marseille, et Medcités, ont décidé d’organiser un séminaire régional sur les déplacements urbains en Méditerranée, qui aurait
vocation à être pérennisé.
Tous les deux ans, décideurs, élus locaux et professionnels en charge des transports urbains se
retrouveraient dans un des pays du pourtour méditerranéen et pourraient ainsi faire le point sur ces questions en se nourrissant
des réflexions menées partout dans le monde.
Le gouvernement marocain désireux de mettre en œuvre une nouvelle politique en matière de déplacements urbains a souhaité
que la première édition ait lieu au Maroc.